Quel a été le premier jeu vidéo de l’histoire ?

Si tu penses que les jeux vidéo remontent au milieu du siècle dernier, tu ne connais que la moitié de l’histoire du jeu vidéo. 

À première vue, on pourrait penser que définir le premier jeu vidéo est une tâche simple. Mais, à l’instar de tant d’autres inventions, on s’est aperçu que le premier jeu vidéo est entouré d’un certain mystère. 

Qui a créé le premier jeu vidéo ? Quel est le premier titre dans l’histoire des jeux vidéo ? Voyons cela ensemble !

Qu’est-ce qu’un jeu vidéo ?

Pour découvrir l’histoire des jeux vidéo, commençons par les définir. 

D’après la définition la plus complète trouvable en ligne, un jeu vidéo est un jeu interactif qui se déroule sur un appareil de jeu électronique spécialisé, un ordinateur, un appareil mobile, un téléviseur ou un autre type d’écran d’affichage, ainsi que d’un contrôleur (manettes, souris) d’images graphiques. Larousse précise qu’on peut y jouer à un ou à plusieurs. 

Sur Wikipédia, on trouve que « techniquement, pour qu’un produit soit un jeu vidéo, selon les premières définitions, il devait transmettre un signal vidéo à un écran, ce qui peut inclure un tube cathodique, un oscilloscope, un écran à cristaux liquides, un moniteur à balayage vectoriel, etc. ».

Bien que cette définition puisse paraître compliquée, elle énumère les paramètres techniques d’un premier jeu vidéo et de ses successeurs.

Histoire du jeu vidéo : Qui a créé le premier jeu vidéo ?

Après avoir défini les jeux vidéo, nous avons réduit le nombre d’inventions susceptibles d’être considérées comme le tout premier jeu vidéo. Voyons les principaux prétendants à ce titre.

1. Bertie the Brain

Selon certains, Bertie the Brain de Josef Kates, construit en 1950 et dévoilé à l’Exposition nationale du Canada, est le tout premier jeu vidéo jamais créé. 

Bertie the Brain était un jeu énorme, littéralement, puisqu’il mesurait 3 mètres de haut ! Pendant des semaines, les visiteurs de l’exposition ont pu défier l’intelligence artificielle de Bertie the Brain à différents niveaux de difficulté, comme dans les jeux vidéo d’aujourd’hui.

Malheureusement, ce chef d’œuvre stupéfiant a été démonté à la fin du salon et largement rejeté comme une simple « nouveauté », même s' il était fantaisiste.

Bien que Bertie the Brain ait joué un rôle crucial dans l’histoire des jeux vidéo, il ne répondait pas entièrement à la définition exacte d’un premier jeu vidéo. Cependant, à bien des égards, son mécanisme peut être comparé à celui de nombreux jeux casual contemporains.

C’est pourquoi nous devrons avancer jusqu’en 1958 pour découvrir ce que les puristes pourraient appeler le premier jeu vidéo jamais inventé.

C’est là qu’intervient William Higinbotham : l’homme qui a inventé les jeux vidéo.

Né il y a plus d’un siècle, en 1910, William Higinbotham n’était pas un physicien ordinaire. Il avait déjà une illustre carrière, ayant fait partie de l’équipe qui a créé la première bombe nucléaire de l’histoire. 

Peu de gens savent que l’homme qui a pratiquement inventé ce que nous appelons aujourd’hui un jeu vidéo a également été l’un des responsables de la création de la technologie la plus destructrice que le monde ait jamais connue.

L’appartenance à cette équipe a marqué William Higinbotham pour le reste de sa vie et l’a troublé. 

C’est probablement la raison pour laquelle il est devenu membre fondateur de la Federation of American Scientists, un groupe dont l’objectif déclaré est d’utiliser la science et l’analyse scientifique pour rendre le monde plus sécuritaire. 

Ayant déjà joué un rôle central dans l’histoire, Higinbotham s’installe au Brookhaven National Laboratory en 1947. C’est là qu’il a eu l’idée de Tennis for Two.

2. Tennis for Two : le premier jeu vidéo officiel au monde

En octobre 1958, Tennis for Two, le véritable premier jeu vidéo, est présenté au monde lors d’une journée portes ouvertes organisée au Laboratoire national de Brookhaven. 

Ce jeu est rapidement devenu la vedette du spectacle, à la grande surprise des participants et de Higinbotham lui-même, à tel point que les gens faisaient la queue pour jouer à leur tour à Tennis for Two !

À l’aide d’un petit ordinateur analogique, les joueurs pouvaient régler deux boutons et appuyer sur une touche, ce qui simulait une partie de tennis sur un oscilloscope.

Il s’agissait essentiellement d’une première version du jeu à succès Pong, qui verra le jour 14 ans plus tard. La conception du jeu n’a pris que quelques heures et a connu un énorme succès.

Comme on pouvait s’y attendre, Higinbotham était ravi et sa petite expérience a atteint exactement l’objectif qu’il s’était fixé : animer un événement autrement terne et ennuyeux. 

En fait, l’une des raisons pour lesquelles il avait inventé les jeux vidéo était de montrer que la science ne se résumait pas à la guerre et à la destruction.

Comme c’est souvent le cas avec les jeux populaires et viraux, Tennis for Two, dépourvu de tout graphisme sophistiqué et de toute commande compliquée, est rapidement et étonnamment devenu l’élément le plus populaire de l’exposition. 

Les joueurs notaient leurs scores sur du papier et se lançaient des défis.

Ce jour-là, Higinbotham était loin de se douter qu’il venait de lancer un mouvement révolutionnaire qui se développerait pendant des années et qui finirait par transformer l’industrie du divertissement en ce qu’elle est aujourd’hui.

Tout comme son prédécesseur Bertie the Brain, Tennis for Two a été largement oublié après l’événement organisé par le Brookhaven National Laboratory. Ce n’est que bien des années plus tard que la graine plantée en ce jour fatidique a commencé à germer et à prendre racine.

Bien qu’il soit considéré comme le père du premier jeu vidéo du monde, Higinbotham ne se concentrera pas sur ce domaine d’étude et de recherche par la suite. 

Laissant cette entreprise entre les mains d’autres personnes compétentes, il est retourné à ses travaux sur le contrôle des armes nucléaires pour le reste de sa carrière.

La machine de Tennis for Two, un titre essentiel de l’histoire du jeu vidéo, a malheureusement été démantelée, ses pièces étant utilisées dans d’autres projets, ce qui l’a détruit à jamais et en a fait une autre relique perdue du passé.

L’explosion de la culture du jeu vidéo

Dans les années 1950-1960, l’industrie du jeu vidéo est restée relativement calme. Lentement mais sûrement, les progrès se poursuivent, tandis que d’autres esprits brillants commencent à s’intéresser à ce que nous appelons aujourd’hui les « médias interactifs ».

Les salles d’arcade ont commencé à gagner en popularité dans le monde entier et ont offert aux gens, dont la plupart étaient des adolescents, un lieu de rencontre et de socialisation, tout en encourageant une culture compétitive qui poussait les autres (et l’industrie) vers leurs limites. 

Les salles d’arcade pourraient même être considérées comme l’une des premières itérations des eSports.

Ce n’est qu’avec la création de Pong en 1972 que le mouvement a véritablement commencé à prendre de l’ampleur. Pong a été le premier jeu vidéo à succès qui a conquis l’esprit du public américain en masse et a conduit à une hyper-accélération de l’industrie du jeu.

Grâce à Pong, Atari est devenu un nom familier dans tous les États-Unis, et sa console de jeux vidéo un élément de base dans de nombreux foyers.

En quelques décennies, l’industrie du jeu s’est développée à un rythme inimaginable, dans tous les domaines possibles - en termes de nombre de jeux, de graphismes, de valeur nette globale, d’intérêt du public, etc.

L’héritage laissé par les premiers jeux vidéo

On estime que l’industrie du jeu a généré environ 319,2 milliards d’euros pour la seule année 2022, ce qui signifie qu’elle a plus que doublé ses revenus en l’espace de deux ans (par rapport à environ 128,8 milliards d’euros en 2020).

Ainsi, l’industrie du jeu a dépassé les autres secteurs strie du divertissement, surpassant même les films d’Hollywood.

Il est difficile d’imaginer que Higinbotham ou Kates aient pu supposer tout cela, alors qu’ils créaient chacun de leur côté le premier jeu vidéo du monde, ou qu’ils les voyaient comme des inventions destinées à montrer au grand public que la science n’est pas seulement barbante.