Craints, impitoyables, nobles, vicieux, habiles, respectés : tous ces termes, et bien d’autres, pourraient être utilisés pour décrire l’histoire des Vikings. Il fut un temps où ces fiers guerriers dominaient dans leur partie du monde.
Mais quelle est l’origine des Vikings ? Qui étaient-ils ? À quoi ressemblaient les invasions vikings ? D’où venaient-ils et, finalement, que leur est-il arrivé ?
Ces questions, et bien d’autres, constitueront la base de cet article. Il est temps de plonger dans la riche histoire de la société viking et de son peuple.
Pour les Anglo-saxons, les origines vikings étaient danoises, mais, comme nous l’avons appris par la suite, ce n’était pas totalement vrai. Les Vikings étaient, en fait, un peuple divers, originaire de toute la région scandinave, dont la Norvège, la Suède et, oui, le Danemark.
Ceci suffit-il à répondre à la question de savoir de l’origine des Vikings ? En fait, comme vous l’apprendrez au cours de cet article, la région scandinave avait bien du mal à contenir son peuple au sein de ses frontières. Ils se ruaient sans cesse vers l’extérieur, explorant, faisant du commerce et pillant de grandes zones de l’Europe au cours de la période ayant reçue le titre d’ère viking.
L’ère viking, comme l’histoire la connait désormais, s’étend de 700 à 1 100, qui marque la fin des Vikings comme beaucoup l’entendent. C'était une période au cours de laquelle les Vikings semaient la terreur dans le cœur de leurs adversaires puisqu’ils pillaient et lançaient des raids, et parfois même des invasions vikings, sur le littoral tout en ravageant des terres autrefois paisibles.
À l’origine, les Vikings étaient avant tout des guerriers venus de la région scandinave. Ces guerriers nordiques sont souvent dépeints comme des vauriens ou des barbares ; à raison, étant donné leur pratique habituelle de lancer des raids et de piller les villes côtières sans défense et les monastères des quatre coins de l’Europe. Cependant, cette description n’englobe pas l’intégralité de l’histoire des Vikings.
Il est facile de répondre à la question de savoir qui étaient les Vikings, ou de l’origine des Vikings, avec une simple description hollywoodienne ou définition réductrice. Mais ce serait faire preuve d’ignorance face aux faits, tant il existe, dans l’histoire des Vikings, d’exemples présentant un peuple qui cherchait juste à vivre une vie quotidienne normale.
Les Vikings étaient un peuple divers qui, en effet, comprenait des guerriers, mais était également constitué d’ouvriers habiles, de fermiers, de marchands, de marins et de colons pacifiques.
Le terme Viking, en lui-même, signifie pirate ou pillard. Comme chacun peut le deviner, de nombreux peuples scandinaves ne se seraient donc pas associés au terme Viking au cours de cette période. Cependant, pour ceux qui se faisaient piller, ils étaient connus sous le nom de Vikings puisque c'était l’unique aspect de leur culture à laquelle ils étaient exposés avant d’être renversés et mis à mort, notamment lors des invasions vikings.
Les Vikings ne se reposaient pas uniquement sur le pillage d’endroits distants pour subvenir à leurs besoins. Ils devaient coloniser, cultiver la terre et élever du bétail.
D’autres voyageaient sur de grandes distances pour échanger leurs biens, notamment par voie terrestre jusqu’en Russie, atteignant jusqu'à Constantinople dans ce qui est aujourd’hui connu comme la Turquie. Il en est même qui atteignirent Bagdad, en Irak, prouvant que le rayonnement des Vikings était très vaste. Donc l’origine des Vikings n’est pas aussi simpliste qu’il n’y paraît.
Comme les Vikings parcouraient le monde, ils devaient communiquer avec des populations très diverses et, par conséquent, parler plusieurs langues. Cependant, chez eux, ils parlaient une langue connue aujourd'hui sous le nom de « vieux norrois ».
Le vieux norrois était une langue nord-germanique, parlée dans toute la région scandinave, dont les Îles Féroé, l’Islande et le Groenland. Sans surprise, étant donné la lourde influence qu’avaient les Vikings sur ces régions à cette époque, certaines parties de la Russie, de la France, des Îles Britanniques et de l’Irlande communiquaient également en vieux norrois.
De nombreuses runes et sculptures anciennes ont été découvertes par les historiens, révélant l'utilisation du vieux norrois. L’écriture runique était connue sous le nom de Futhark récent ou runes scandinaves. C’est un alphabet runique constitué de 16 caractères, utilisé principalement pendant l’ère viking, tombant ensuite dans l’oubli lorsque leur puissance et leur influence commencèrent à décliner.
Tout au long de l’histoire des Vikings, il est notable qu’ils étaient capables d’atteindre des lieux très éloignés, à la fois sur terre et sur mer, puisqu’ils faisaient partie des marins les plus habiles de cette époque. C’est précisément une des raisons pour lesquelles ils dominaient bon nombre des peuples rencontrés.
Mais qu'échangeaient-ils au cours de leurs voyages ? Que ramenaient-ils chez eux ? Que nous apprend l’histoire des Vikings à ce sujet ?
Généralement, les marchands vikings recherchaient des produits de luxe, par exemple l’argent, la soie, les épices, le vin, les bijoux, le verre et la poterie. Tout ceci était très demandé dans leur patrie d’origine.
Pour acheter ces biens, les marchands amenaient des produits domestiques à échanger, par exemple de la nourriture viking comme le miel, le blé ou le poisson, mais aussi de l’étain, de la laine, du bois, du fer, de la fourrure, du cuir et de l’ivoire de morse.
Malheureusement, et nous touchons là à un côté sombre de l’histoire de la période viking, ils étaient également des acheteurs et des vendeurs prolifiques d’esclaves.
Même s’il est vrai que tous les Vikings n’étaient pas d'impitoyables pillards, ils ont tout de même gagné cette réputation pour une bonne raison. Ils étaient des tueurs se réjouissant de leurs succès, racontant tendrement leurs victoires aux êtres aimés après être revenus d’une solide campagne de pillages.
Le premier raid sur la région anglo-saxonne officiellement enregistré de l’histoire des Vikings date de 787 environ. Cela marqua le début d’une lutte qui allait durer pendant des centaines d’années et conduisit à des invasions vikings. Mais qui, dans le même temps, marque le début de la fin des Vikings.
Au début, les Vikings furent sottement accueillis lorsqu’ils étaient repérés au large des côtes de Grande-Bretagne. La population se dirigeait, sans armes, jusqu'au littoral, afin de leur souhaiter la bienvenue ; une erreur qu’elle ne tarda pas à regretter puisque la horde viking saccagea tout le long de la côte, massacrant les innocents et les personnes sans défense.
Leur violence déboussolait et déconcertait les peuples de Grande-Bretagne. En effet, les Vikings étaient plus que disposés à cibler des endroits autrefois sacrés, par exemple les monastères chrétiens, qui étaient riches d’or, d'argent, de bétail et d'autres formes variées de richesse.
Pour beaucoup, c’était du jamais-vu, mais pour les Vikings, à la recherche d'une victoire facile, c’était pain bénit. Ils n’avaient aucun dilemme moral à saccager ces monastères sacrés, puisqu’ils étaient païens et n’adhéraient pas à la religion qui dominait ces terres étrangères.
Au fil des ans, les hostilités entre peuples vikings et Anglo-Saxons ne firent que progresser, augmentant tant en échelle qu’en brutalité, jusqu’à la fin des Vikings. Mais pour un temps, les tactiques et les armes vikings leur assuraient une domination sans faille.
Faisant face à une résistance toujours plus grande sur les terres d’Irlande et de Grande-Bretagne, et ayant plumé toutes les cibles « faciles », les Vikings décidèrent qu'un effort plus coordonné serait nécessaire s’ils souhaitaient étendre leur domination et, ainsi, mettre la main sur les véritables richesses que possédaient les Anglo-Saxons grâce à une véritable invasion viking.
En 865, une énorme armée fut formée, connue sous le nom de Grande Armée danoise mais également appelée, en fonction de qui narre l’histoire des Vikings, la Grande Armée païenne.
C'était, à l’origine, une coalition de guerriers venus de toute la région scandinave, avec le gros des forces originaire du Danemark.
Précédemment, les raids vikings utilisaient de simples tactiques de guérilla, frappant rapidement et pillant avant qu’une vraie défense efficace ne puisse être organisée. Cette tactique satisfaisait les Vikings, mais, comme tant d'autres avant eux, ils en voulaient toujours plus. Cette erreur marque en grande partie la fin des Vikings.
La légende veut que pour résoudre ce problème, les Vikings ont jugé avoir besoin d'une force plus imposante et plus compétente. Une qui serait en mesure de pénétrer plus profondément dans les terres anglo-saxonnes, de réaliser une invasion viking, et qui permettrait à leur peuple de coloniser la région.
L’armée viking était dirigée par trois des cinq fils du guerrier légendaire Ragnar Lodbrok : Hvitserk, Ivar le Désossé et Ubba Côtes-de-Fer. Les historiens ne connaissent pas la taille de cette force, mais beaucoup pensent qu’elle représentait une des armées les plus massives jamais vues à cette époque.
Cette campagne de l’histoire des Vikings contre les Royaumes Anglo-Saxons dura pendant 14 funestes années, la plupart remplies de terreur et de souffrance.
Le Roi d'Est-Anglie, Edmond le Martyr, offrit, au début de l’invasion viking, de nombreux chevaux en cadeau aux forces assaillantes, espérant les apaiser. Sans surprise, les forces vikings n'acceptèrent pas le cadeau et commencèrent à dévaster les terres d'Est-Anglie, tuant Edmond dans le même temps.
Les Vikings ont poursuivi leur campagne de destruction contre les Royaumes Anglo-Saxons pendant les 14 années de guerre.
Au cours des nombreuses années de ce va-et-vient guerrier, la Grande Armée païenne domina la majeure partie du Nord de l’Angleterre, prenant le contrôle des Royaumes Anglo-Saxons connus sous le nom de Northumbrie, Est-Anglie et une grande partie de la Mercie.
Toutefois, l’invasion viking commença à s’enrayer lorsqu'une division se forma dans leurs rangs et que les armées se fracturèrent en deux forces séparées.
Ceci a marqué le début de la fin de leur campagne. En effet, l’histoire des Vikings raconte qu’ils subirent une lourde défaite face au Wessex, la seule région à tenir contre les Vikings. Menées par le Roi Alfred, les armées du Wessex vainquirent la moitié des forces vikings lors de la Bataille d’Edington en 878, écrasant à jamais leurs rêves de domination de l’ensemble des Royaumes Anglo-Saxons.
Ce revers des forces vikings donna suffisamment de temps aux terres de Wessex. La région put créer une armée permanente et des fortifications qui continuèrent à freiner l’incursion viking.
Cependant, le peuple de Grande-Bretagne vivait toujours sous la coupe des Vikings et les terres étaient, en gros, coupées en deux, avec les Vikings dominant le Nord de la région et le peuple du Wessex, mené par le Roi Alfred, contrôlant le Sud.
Ce statu quo se poursuivra pendant la majeure partie de la période viking.
À l’origine de la période viking, la majeure partie de l’Europe était grossièrement organisée, constituée de milices pour qui il était difficile de monter une défense formidable pour résister aux tactiques de style « choc et effroi » des Vikings.
Au fil des ans, et suite à la menace constante des raids, les peuples d’Europe commencèrent à s’allier pour organiser des armées permanentes et construire des fortifications adéquates.
Ces fortifications suffisamment défendues, associées à des armées bien entraînées, rendirent les tactiques de raid viking inopérantes et donc non rentables. Dans l’histoire des Vikings, cela a sonné le début de la fin de leur règne de domination. Leur réussite serait, au final, leur chute.
Les cibles autrefois faibles ne l’étaient plus, puisque même les monastères de l’Église commencèrent à construire des tours faciles à défendre, dans lesquelles les objets précieux pouvaient être rapidement transférés, et entourées de solides défenses contre les raids vikings.
D'autres villes se déplacèrent simplement vers l’intérieur des terres, rendant difficile pour les groupes de raid vikings l’utilisation de leurs célèbres tactiques de guérilla.
Au final, comme c’est souvent le cas tout au long de l’histoire, et n’est pas différent dans l’histoire des Vikings, l'argent fut le facteur décisif. Si une entreprise n’est plus profitable, les affaires se déplacent ailleurs. C’est précisément ce qu’ont fait les Vikings.
Les Vikings ne furent jamais vaincus et ils n’ont jamais été conquis. Toutefois, ils ont été ralentis et repoussés, ce qui les a forcés à modifier leurs tactiques et, au final, leur style de vie. Les temps avaient changé. Les Vikings changèrent également.
Étant des explorateurs par nature, ils se sont intéressés et ont interagi avec d'innombrables cultures. Ces cultures se sont lentement infiltrées et ont affecté leur style de vie à mesure qu’ils adoptèrent bon nombre de pratiques et de religions des terres étrangères.
Le christianisme, qui s'était répandu presque partout dans le monde à cette époque, fut adopté par la société autrefois païenne et fleurit au sein de la culture viking à la fin de la période viking.
Pour la plupart des historiens, l’an 1066 marque la fin des vikings et de cet âge sanglant. Le coup de grâce fut la Bataille de Stamford Bridge, au cours de laquelle le roi norvégien Harald Hardrada fut repoussé, vaincu et tué au combat alors qu’il cherchait à s’emparer d’une grande partie de l’Angleterre.
Ceci serait la dernière grande incursion viking sur les terres d’Europe et, à compter de ce moment, son intégration dans la communauté européenne accéléra et les Vikings perdirent lentement, mais sûrement, les titres de pillards et de pirates pour simplement devenir une autre pièce de l'échiquier européen.
Ils ne seraient plus appelés Vikings, mais Danois, Suédois, Norvégiens, Islandais, Groenlandais et Féringiens.
L’ère des vikings était terminée, mais l'histoire et les légendes qu'ils laissent derrière eux continuera à vivre à travers l’histoire, les arts et la culture, et ce jusqu'à la fin des temps.